Les enseignantes pendant le franquisme: le freine à l'avant-garde intellectuelle des femmes

Résumé

INTRODUCTION. Ce travail étudie la situation des enseignantes aux lycées pendant le franquisme; il s’attache en particulier à la répression subie par ces femmes du fait du processus d'épuration. MÉTHODE. Nous avons consulté la législation, les statistiques et les données bibliographiques portant sur les enseignantes sous le régime franquiste. RÉSULTATS. L’arrivée progressive des femmes au sein du corps enseignant secondaire qui avait eu lieu dans le premier tiers du XXème siècle a été freinée par le régime politique du franquisme. De même, ce régime a fait barrière quant à la montée en puissance d’une nouvelle avant-garde intellectuelle. Tandis que la politique républicaine favorisait l'intégration des femmes comme actrices de plein droit au sein de la société, le franquisme a retardé ce processus. Il fallut attendre la fin des années soixante, avec en particulier la loi générale sur l'éducation de 1970, pour voir redémarrer ce qui fut nommé la “féminisation de l'enseignement au niveau secondaire”. L’accès des femmes aux postes d’enseignantes au niveau secondaire est faible durant les années 40 et 50, mais il augmente très nettement dans les années 60, ce qui coïncide, de fait, avec la généralisation de ce niveau d’enseignement: ce développement entraîna la construction de nouveaux Lycées ou écoles professionnelles qui demandèrent la création de nouveau postes d'enseignants, ce dont les femmes surent profiter. DISCUSSION. Il nous semble probable que les études universitaires permirent tout d'abord aux femmes l'accès aux postes de l'enseignement secondaire, préparant, dans la période finale de la dictature, un changement de mentalité quant au rôle de la femme dans une société moderne et démocratique.