Éducation, sphères de participation et citoyenneté

Résumé

INTRODUCTION. Nous vivons dans un monde politiquement complexe et contradictoire. D’une part, la démocratie et ses institutions sont remises en question car elles ne parviennent pas à inverser des situations de profonde inégalité, d’injustice, de corruption et de ségrégation. D’autre part, nous assistons à l’émergence de multiples formes et expressions participatives, ce qui indique que l’intérêt pour la politique reste intact dans de larges secteurs de la société, même s’il est reconverti et redéfini. Parallèlement, tandis que les partis politiques s’érodent et que les grandes institutions de représentation s’affaiblissent, les sphères, les protagonistes et les répertoires de l’expression politique se multiplient et se diversifient. Ces transformations des espaces, des acteurs et des pratiques de participation inaugurent de nouvelles formes, relations et significations de la citoyenneté. MÉTHODE. Différents courants d’analyse liés à la remise en question de la démocratie sont présentés, ainsi que les arguments selon lesquels la défense de l’idéal classique de la pleine participation des citoyens à toutes les instances de délibération et de prise de décisions politiques a été renforcée par la perception répandue que la démocratie libérale d’aujourd’hui n’est plus suffisante pour rendre cela possible. RÉSULTATS. Dans ce cadre, les citoyennetés dites alternatives sont identifiées comme des forces motrices dans la construction d’une nouvelle culture politique, de nouvelles dynamiques institutionnelles et de nouveaux processus d’appropriation de la sphère publique, obligeant la pédagogie à proposer la nécessité de nouveaux apprentissages, en mettant à jour et en renouvelant le lien étroit entre la participation et la citoyenneté. DISCUSSION. Engagés dans une transition vers la démocratie et la participation radicale, nous présentons ici les différents articles qui composent la monographie cherchant à avancer dans cette direction.